Le billet de mars 2013


Aujourd'hui 8 mars, c'est la Journée Internationale des Droits de la Femme. Pour ne parler que de notre pays, il faut en effet se rappeler que les femmes ont été brimées pendant très longtemps. Par exemple, elles n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944 ! Elles n'ont pu ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation de leur mari qu'en 1965 ! Cela paraît stupéfiant aujourd'hui mais il n'y a finalement que peu de temps que ces archaïsmes stupides sont tombés.
Cette journée particulière est bien-sûr l'occasion d'annonces et de propositions en faveur des femmes. Je ne parlerai pas de celle d'un candidat à la mairie de Paris de réserver des taxis pour les femmes, conduits par des femmes et de couleur rose. Je parlerai plutôt de celle de François Hollande, Président de la République, concernant le congé parental (CLCA : Complément de Libre Choix d'Activité). Ce congé parental est de trois ans à partir du deuxième enfant (six mois seulement pour le premier). Selon une étude des Caisses d'Allocations Familiales, seuls 3% des pères en profitent. Bien-sûr les conditions de rémunération de ce congé expliquent que, pour le couple, il est préférable que ce soit le conjoint qui a le salaire le plus faible qui en bénéficie. Bien-sûr, en période d'allaitement, on comprend que la mère en profite prioritairement. Mais il faut aussi reconnaitre que, bien souvent, un partage s'opère dans les couples qui donne à la mère une place prépondérante dans l'éducation des enfants et qui laisse au père la charge de ramener un salaire à la fin du mois.

Les conséquences, on les connait :
- Les carrières professionnelles des femmes (qui sont maintenant tout aussi diplômées que les hommes) sont défavorisées.
- En cas de séparation conjugale (et ce n'est pas rare !), le père a très peu de chance de conserver des relations soutenues avec ses enfants.

La proposition en question consiste a encourager un partage du congé parental, en ne conservant sa durée actuelle que s'il y a partage effectif entre la mère et le père. Il serait de deux ans et demi + six mois si c'est l'autre parent qui le prend. On pourrait imaginer des variantes encore plus volontaristes : deux ans + un an ou un an et demi + un an et demi.

Nous verrons quelle suite sera donnée à cette proposition et comment les pères profiteront de cette perche qui leur est tendue. Espérons que ce sera un pas vers l'égalité parentale et vers l'égalité Homme/Femme de façon plus générale.

Philippe Etienne, correspondant SOS PAPA Finistère
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